Édouard Goerg

Présentation

Édouard Goerg, apprécié par les amateurs d’estampes et les bibliophiles, est un peintre méconnu, ses femmes-fleurs très voyantes cachent  son oeuvre d’avant-guerre.

Jusqu’au début des années 1930, les toiles d’Édouard Goerg dénoncent les travers de la société bourgeoise dont il est issu, les mariages arrangés, la vie de famille, les sorties. Il est caustique, mordant, ses sujets déformés jusqu’à la caricature, sa palette, sombre à l’origine s’éclaircit peu à peu.

Les événements du 6 février 1934, la montée du fascisme en Europe, la guerre en Espagne, lui inspirent une série d’oeuvres dites fantastiques. Ces visions prennent fin avec la déclaration de guerre, Goerg défie alors l’occupant aves ses filles-fleurs, insouciantes, comme si la vie était belle… ll peint quelques tableaux religieux dans les années 50, mais les jeunes femmes, les ingénues fleuriront ses toiles jusqu’aux dernières, parfois accompagnées d’hommes ridicules, sa verve des jeunes années se muant en ironie avec le temps.

9 juin 1893 - Naissance d’Edouard Joseph Goerg à Sidney (Australie), fils de Gustave Goerg, directeur des comptoirs familiaux du champagne Irroy en Australie et de Blanche Adet (mi-irlandaise, mi-bordelaise)

1894 - La famille s’installe à Londres

1900 - Arrivée à Paris, 111, rue de Longchamp (XVI°)

1903 - Études à Gerson puis Janson-de-Sailly

1910 ca. - E.G. décide de devenir peintre, contre l’avis de son père qui désire le voir s’associer à ses affaires 

1912 - Il s’inscrit à l’Académie Ranson, il suit l’enseignement de Maurice Denis et Paul Sérusier

S’installe dans un atelier 9, rue Campagne Première (XIV°) 

1913 - Voyage d’études en Italie (Florence, Assise et Sienne)

1914  - Voyage aux Indes. Retour précipité en France à la déclaration de guerre. 

Mobilisé, il est envoyé dans la Somme, en Champagne et en Ardennes.

1915 - E. G. se porte volontaire dans l’armée d’Orient (18 mois).

1919 - Démobilisé, il retourne à l’Académie Ranson où il rencontre Andrée Berolzheimer, qu’il épouse l’année suivante.

1920 - Expose pour la première fois aux Salon des Indépendants

1921 mai-juin - Voyage en Italie
1922 - Première exposition personnelle, à la Galerie Panardie.

Reçu au Salon d’Automne

1923 - Rencontre Jean-Emile Laboureur à la Galerie Druet, qui lui présente Marcel Gromaire et l’incite à faire des eaux-fortes

1924 - E.G. commence à se distinguer, sa technique, sa pâte et son répertoire s’affirment, il dénonce les travers de la société bourgeoise dont il est issu, il est caustique, mordant, ses sujets déformés jusqu’à la caricature.

Naissance de sa fille Claude-Lise

1925 - Exposition personnelle Galerie Berthe Weill à Paris

1926 - Exposition personnelle Galerie du Centaure à Bruxelles.

Emménage Cité Seurat (101, rue de la Tombe Issoire, XIV°) dans une  

maison-ateliers, construite par André Lurçat, en co-propriété avec Marcel

Gromaire.
Nommé sociétaire du Salon d’Automne

1928 - Rencontre Paul Guillaume, grâce auquel il expose à Boston et à l’Art Institute de Chicago
1929 - Exposition personnelle chez Georges Bernheim.

Waldemar George publie sa première monographie aux Editions G.Crès et Cie dans la collection «Les Artistes Nouveaux» richement illustrée

1934 - E. G. change de style et de sujets, les événements du 6 février 1934, la montée du fascisme en Europe et la guerre d’Espagne, lui inspirent une série d’œuvres dites fantastiques

Mai-juin 1935 - Exposition de ses oeuvres récentes chez Jeanne Castel.

Rencontre Aragon et participe aux activités de l’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires.
Premier Salon du Temps présent, E.G. fait partie du comité organisateur, présidé par André Lhote.
Voyage en Belgique et en Hollande

Mai 1936 - E. G. participe au premier débat sur le Réalisme et la Peinture, organisé par la Maison de la Culture

Février 1937 - E. G. part, avec 6 autres membres de l’A.E.A.R. (Cabrol, Jannot, Labasque, Lauze, Lefranc et Masereel) en délégation à Barcelone.
Participe avec 9 tableaux à l’exposition «Les Maîtres de lart indépendant 1897-1937» au Petit-Palais. Entre à la Société des Peintres Graveurs Français

1938 - S’installe dans un hôtel particulier 11, rue Ducouédic, XIV°

1939 - Avec la guerre, comme pour défier l’occupant, sa peinture s’oriente vers des thèmes féminins et floraux : «femmes-fleurs» qu’il peindra jusqu’à la fin de sa vie

1940 - Signe un contrat avec la Galerie Drouant

1941 - Reste à Paris durant toute l’occupation

1942 - Exposition Galerie Drouant-David

1944 - Décès de son épouse Andrée, il est totalement abattu et seul un traitement de choc le rétablira.
Aborde la lithographie.
En juin, il collabore à l’album Vaincre, édité par le Front National des Peintres au profit des Francs Tireurs et Partisans Français

1945 - Président de la Société des Peintres-Graveurs français (jusqu’en 1958)

Illustre LApocalypse de Saint-Jean (J. Haumont éditeur)

1946 - Nommé professeur de gravure à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris.

Excursion dans les Grisons (7-16 août) avec les Marquet, offert par le gouvernement suisse à un groupe d’artistes parisiens

1947 - Gaston Diehl lui consacre un ouvrage, premier de la collection Art-Présent, publié aux Editions de Clermont.

Illustre Les Fleurs du Mal, édité par Marcel Sautier.

Second mariage avec Marie-Louise Caccia, dite Elena

1949 - Lauréat du Prix Hallmark avec La nativité aux oiseaux.
Chevalier de la Légion d’Honneur.
Exposition à Londres

1950 - Premier prix de gravure à Lugano.

Exposition Galerie Visconti.

Professeur à l’Académie de la Grande Chaumière  

1952 - Parution du second volume des Fleurs du Mal 

1954 - Participe à la Biennale de Venise.
Expositions au Caire, Alexandrie et Beyrouth et  à la Galerie Drouant-David

1955 - Expositions à Sao-Paulo, Rio de Janeiro et Buenos-Aires

1956 - Expositions à Nantes (Mignon-Massart), Reims (André Droulez), Nancy (Librairie des Arts, gravures), Strasbourg (Aktarius) et à Lausanne (Maurice Bridel et Nane Cailler).

1957 - Acquiert une propriété à Callian (Var)

1960 - Quitte définitivement Paris et la région parisienne pour s’installer à Callian

1963 - Exposition de son oeuvre gravé à la Bibliothèque Nationale

1965 - Nommé membre de l’Institut à l’Académie des Beaux-Arts

Waldemar George lui consacre une grande monographie, éditée par Pierre Cailler à Genève

13 avril 1969 - Décès à Callian